Michel Aubry, Max Neuhaus, DIAGONALES

Le jeudi 16 décembre 2010 à 18:30
Pau, Galerie de l’école supérieure des arts et de la communication de Pau

L’ESAC de Pau a donc choisi de réunir dans sa galerie, du 16 décembre 2010 au 28 janvier 2011, des oeuvres de Max Neuhaus et de Michel Aubry
Les oeuvres font explicitement référence au son mais restent pourtant silencieusesElles sont aussi celles de deux artistes qui, chacun à leur manière, sont artiste et interprète
Max Neuhaus (1939-2009), musicien -percussionniste- de formation, a été un pionnier de l’art sonoreA l’origine du terme d’installation sonore et inaugurant dès 1966 la pratique de promenade d’écoute collective, il a fait entrer le son dans l’art contemporainSes installations anonymes dans l’espace public cachent hauts-parleurs ou éléments technologiques, faisant en sorte de modifier la perception du lieu qu’en a le celui qui le traverseAu centre d’art contemporain du Domaine de Kerguéhennec, en Bretagne, il avait ainsi installé dans les arbres des enregistrements de chants d’oiseaux, créant un trouble subtil entre naturel et artificiel
Les oeuvres présentées à Pau sont des dessins de certaines de ces installationsIls sont accompagnés de commentaires explicatifs permettant à chacun de recomposer l’oeuvre mentalement

L’origine du travail de Michel Aubry (né en 1959) se trouve dans sa passion pour les cornemuses et dans la recherche qu’il mène dès 1982 en Sardaigne sur les launeddasTrès anciens, à la fois contemporains et archaïques selon le mot de l’artiste, ces instruments à vent en roseaux sont composés de trois tuyaux à anche simple, un pour la main gauche, un pour la droite et un bourdon.  Leur structure et leur production sonore les apparentent à une cornemuse dont le “réservoir” serait les poumons du musicien
A partir de l’analyse de launeddas, Michel Aubry va développer un travail qui va lui permettre de matérialiser le son dans la sculptureLes hauteurs de notes sont converties en longueurs de roseaux et en rapports d’échelleLes sons sont ainsi transposés, par la mathématique et la géométrie, en longueurs d’espaceA partir de là, l’artiste ne crée pas des sculptures ou des installations, il choisit des objets, susceptibles d’après lui de contenir une partition, et il les  « met en musique »Comme l’écrit Hugo Lacroix « Le terme musical de partition indique que (Michel Aubry) se considère comme un interprèteIl ne se trouve pas en position de recréer l’objet lui-même, mais de jouer la partition qu’il contient »
L’oeuvre présentée dans la galerie de l’ESAC de Pau, intitulée Plan Partition, est une installation de 1988-1989, composée de Cires gravées : les instruments sardes, série de cinq pentagones en cire hérissés d’anches, et de Table ronde, table en bois avec cinq anches installée au centre de cinq pentagones dessinés au scotch.