Disparition d'Odile Biec

Publié le 08 juin 2015

Hommage par l’équipe de l’École supérieure d’art des Pyrénées et les étudiants :

« À la suite du décès de sa Directrice Générale, Odile BIEC, l’École supérieure d’art des Pyrénées désire lui rendre hommage pour son très grand dévouement, sa très grande gentillesse et l’intelligence dont elle savait faire preuve pour diriger l’école.
L’ensemble de l’équipe et les étudiants veulent témoigner de leur grande peine et organisent un temps de deuil à partir du lundi 15 juin.
Cependant, l’école continuera à fonctionner comme Odile l’aurait sûrement souhaité. À Pau, son bureau restera ouvert pour recueillir les témoignages d’affection matériels ou immatériels. »

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication :

« C’est avec une grande tristesse que j’apprends le décès d’Odile Biec-Morello qui dirigeait l’École supérieure d’art des Pyrénées Pau-Tarbes.
Elle a débuté sa carrière en 1987 comme commissaire d’exposition indépendante au CRAC Midi-Pyrénées, puis a participé activement à la mise en place du projet du Centre d’art contemporain de Vassivière en Limousin. Elle a ensuite, aux côtés de Gottfried Honegger, Sybil Albers et de la Municipalité de Mouans-Sartoux, mis en œuvre le projet de l’Espace de l’Art Concret qu’elle a dirigé de 1992 à 2001. Elle a joué à la fois un rôle essentiel dans le développement du projet pédagogique de l’Espace de l’Art Concret et élaboré une programmation ambitieuse qui a permis de mettre en lumière des artistes majeurs de l’abstraction et de révéler des artistes moins connus du public. Après avoir dirigé le Centre d’art contemporain du Parvis à Tarbes, cette experte reconnue dans le domaine de l’art contemporain avait choisi d’apporter ses compétences au service de l’École supérieure d’art des Pyrénées Pau-Tarbes. Elle avait été nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2013.
Tous ceux qui l’ont côtoyée, en particulier les artistes et les professionnels de l’art, appréciaient sa personnalité chaleureuse et entière.
Sa disparition est une grande perte pour le monde de l’art. Mes pensées émues vont à ses proches et à sa famille. »

Communiqué de presse

Maurice Fréchuret, historien de l’art et conservateur du patrimoine :

« Même si toutes sont difficiles à vivre, il est des disparitions qui vous affligent plus que d’autres. Celle d’Odile me plonge dans une immense tristesse. Il y a peu de temps encore, nous discutions au téléphone. Connaissant ses récents problèmes je lui demandais des nouvelles de sa santé. Sa réponse, clairement positive, me rassura pleinement. Pensant possibles des projets de rencontre et de voyage, comme ceux que nous avons quelques fois faits ensemble, nous nous sommes promis de nous revoir au plus vite. Mon regret sera de n’avoir pas réagi aussi promptement qu’il aurait été nécessaire et de n’avoir pas vu venir les ravages de la sournoise maladie qui allait l’emporter. Les projets que nous avons menés avaient ceci de particulier pour ne pas dire exceptionnel : ils savaient conjuguer la compétence professionnelle et les rapports d’amitié. Les expositions que nous avons conçues et réalisées ensemble, les catalogues que nous avons publiés l’ont été dans un rapport de confiance mutuelle, enrichie par une relation de réelle amitié. Comment pouvait-il, du reste, en être autrement, compte tenu du talent et de la personnalité d’Odile. Son regard sur les œuvres, sa relation avec les artistes, ses capacités d’analyse, son aptitude à accrocher dans des espaces parfois difficiles ont été à l’origine des remarquables expositions qu’on lui doit et qui ont marqué les différents centres d’art qu’elle a dirigés. La rigueur de sa pensée était servie par une vraie attention aux autres et ceux qui ont travaillé avec elle, ceux qui, comme moi, ont eu l’occasion de collaborer avec elle, se souviennent du climat serein et enthousiaste dans lequel se passaient les échanges et s’organisait le travail. J’ai aimé travailler avec elle. J’ai particulièrement apprécié ses choix, son engagement et ses convictions. Odile restera aussi dans notre mémoire pour son éthique professionnelle et son sens profond du service rendu aux autres. C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres encore qu’Odile fut et demeure pour moi une amie véritable. »

Hommage paru dans Le quotidien de l’Art, lundi 15 juin 2015.
L’équipe de l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux