Diplôme DNSEP, 2022
Lia Porquet
Lia Porquet (DNSEP 2022)
Projet de diplôme
Le Syllabaire autochtone canadien, émergence d’une écriture commune.
Ce projet constitué d’un ouvrage et de deux polices de caractères s’inscrit dans le cadre d’une exposition historique fictive sur le Syllabaire autochtone canadien qui prendrait place au Musée canadien de l’histoire.
Lors de mes recherches sur le syllabaire canadien, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas d’ouvrage relatant l’ensemble de l’histoire des syllabaires constituant le Syllabaire autochtone canadien. C’est de ce manque que ce projet est né.
L’ouvrage, qui est au cœur du projet, tente de retracer l’histoire de l’ensemble des syllabaires formant à ce jour le Syllabaire autochtone canadien. Basé sur la chronologie des faits des différentes apparitions, il tente d’exposer le plus précisément possible l’histoire des formes ainsi que le contexte dans lesquelles elles ont évolué. Des images d’archives — provenant principalement de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec — ont été récoltées pour illustrer le plus justement possible et montrer la diversité des formes de l’époque, à travers les premiers objets imprimés dans lesquels ils sont apparus. En complément, deux polices de titrage ont été conçues.
Deux polices de caractères ont été conçues dans le cadre de ce projet, elles sont toutes deux open source et libre de droit:
• la Colonis, police de caractères latine, provenant d’anciens livres de prières servant à l’évangélisation — dans lesquels le syllabaire fit ses premiers pas — que nous retrouvons uniquement dans la partie colonisation de l’ouvrage;
• et la Sylla, police de caractères syllabique basée sur le spécimen présent dans l’ouvrage James Evans, inventor of the syllabic system of the Cree language — écrit par John McLean en 1890 — premier livre relatant l’histoire du syllabaire à l’origine du Syllabaire autochtone canadien. Nous la retrouvons sur l’ensemble des pages titre de l’ouvrage. La Sylla permet d’écrire l’ensemble du syllabaire Inuktitut. Elle comprend notamment l’ajout proposé par la fonderie Typothèque en janvier 2022 de l’intégration de 11 nouveaux signes dans l’unicode du Syllabaire autochtone canadien pour rendre compte des sons uniques dans la langue Nattilik (Nattilingmiutut), ainsi que les modifications apportées aux signes de la colonne [NG] pour le territoire du Nunavimmiuttitut.
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Mémoire de DNSEP
Le Syllabaire autochtone canadien, un outil de (ré)appropriation culturelle
Au XIXe siècle, durant la colonisation, de nombreux missionnaires furent envoyés au Canada en vue d’assimiler les peuples autochtones et ainsi de les convertir à la culture occidentale. C’est dans cette intention que le Syllabaire autochtone canadien fut élaboré et par la suite, adapté pour plusieurs langues autochtones. Étant à la fois une analyse historique, politique ou encore formelle, ce mémoire tente de retracer l’émergence de ce système d’écriture ainsi que sa place en tant que tel, que ce soit auprès des peuples mais aussi au sein du paysage canadien dans son ensemble.
Lia Porquet a obtenu son DNSEP avec les félicitations du jury.