Diplôme DNSEP, 2022
Lauréanne Deschamps













Lauréane Deschamp (DNSEP 2022)
Projet de diplôme
Momentum, revue indépendante bilingue français / anglais, publication annuelle. Deux numéros de 224 pages. Imprimés sur papiers Fedrigoni recyclés et certifiés. Momentum est un terme anglais qui signifie l’élan, une quantité de mouvement. C’est un moment de bascule, dont l’issue – qu’elle soit positive ou négative – n’est pas encore définie. Cette revue s’inscrit dans ce moment d’incertitude. Mais une chose est sûre, le mouvement est lancé. Depuis une vingtaine d’années que le mot Anthropocène a été popularisé, les récits de l’écologie et de l’humanité ont pris une nouvelle tournure.
Le premier numéro, intitulé Hello (goodbye?) world! revient sur les grandes notions de l’Anthropocène et les néologismes qui découlent de ce dernier. Il se saisit des questions de colonialisme, et de climat. Il s’agit d’une invite à redécouvrir notre monde en péril, à le saluer, mais aussi peut-être faire le deuil de ce que nous perdons.
Le second numéro, Care, prend son point de départ dans la philosophie, avec l’éthique du Care, conceptualisée par la philosophe américaine Carol Giligan dans les années 1980. Care est un «intraduisible» qui signifie à la fois le fait de «se soucier», de «prendre soin», de « porter attention ». Ce numéro est marqué par la pandémie de coronavirus qui a frappé le monde entier en 2020. Cette épreuve se pose pour certains chercheurs comme un fait Anthropocène. Selon l’historien Gil Bartholeyns, nous vivons désormais en «Pathocène», où nous sommes hantés par la peur de perdre notre santé, notre habitat terrestre et où des milliards d’êtres vivants sont anéantis des suites de nos modes de vie et d’alimentation.
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Mémoire de DNSEP
Le Design graphique à l’ère de l’Anthropocène
Mon mémoire s’est porté sur la thématique de l’Anthropocène, qui signifie «l’ère de l’homme». Il désigne l’ère géologique dans laquelle nous serions, et il vient poser un mot sur les crises écologiques, sociales, politiques et environnementales auxquelles l’humanité est et va être confrontée.
Depuis une vingtaine d’année, certains scientifiques avance l’hypothèse que l’activité humaine aurait acquis une force géologique, entraînant la Terre dans une nouvelle ère: l’Anthropocène, l’ère de l’Humain. Si elle n’a pas encore été officialisée, son concept et son terme se sont largement répandus et font l’objet de nombreuses recherches et publications dans la sphère scientifique – notamment dans les sciences sociales, qui explorent la réalité de l’Anthropocène et ses conséquences sur le monde, et notre manière de l’habiter. Les enjeux derrière l’Anthropocène sont capitaux: l’habitabilité du monde est menacée, nos politiques et modes de vie de sont pas soutenables. Il est désormais indispensable de se familiariser à ces questions. Face à cette recherche pluridisciplinaire et actuelle, j’ai voulu moi-même mener des recherches sur l’Anthropocène à travers le prisme du design graphique. Mon idée a été d’enquêter sur le design graphique «face à l’Anthropocène». Je me suis posée deux questionnements. Dans un premier temps, j’avais envie d’essayer de savoir ce que nos outils pourraient avoir d’utile pour rendre compte et donner à voir le concept, le rendre accessible; et dans un second temps comment les pratiques graphiques sont questionnées par de nombreux praticiens en faveur de méthodes plus écologiques.