Boris Eizykman
à l’école de Tarbes
Jardin Massey,
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Une esthétique des effets
À travers l’analyse (trop rapide) de deux dessins et une gravure de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, il s’agirait de montrer comment les idées, les références, l’imaginaire, investissent et gouvernent les dispositifs plastiques eux-mêmes, d’où la nécessité, soutenue par Nietzsche, d’analyser les effets produits par les œuvres pour retrouver les constellations d’idées qui contribuent à leur donner naissance :
« Il y a deux esthétiquesL’une part des effets de l’art et en déduit les causes correspondantes
elle subit, avec ce procédé, le charme magique de l’art et est elle-même une sorte de poésie et d’ivresse : une résonance de l’art faisant vibrer les cordes de la scienceL’autre esthétique part des commencements de l’art, absurdes et puérils à plus d’un point de vue : elle n’est pas en mesure d’en déduire les effets réels, et essaiera donc de minimiser d’une manière générale les sensations artistiques et de rendre suspects par tous les moyens lesdits effets, comme s’ils étaient mensongers et morbidesD’où il ressort clairement quelle esthétique est utile à l’art, quelle ne l’est pas, et en quelle mesure ni l’une ni l’autre ne peuvent être une science»1
1 Friedrich Nietzsche, Humain, trop HumainUn livre pour esprits libres, suivi de Fragments posthumes (1876-1878), t1, Paris, Gallimard : Œuvres Philosophiques Complètes, 1968, p385.
Boris Eizykman est maître de conférences d’esthétique à la Faculté des arts de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens et membre du Centre de Recherches en Arts et Esthétique de la même université dont il a dirigé le département d’arts plastiques pendant vingt ansSes recherches tournent essentiellement autour de l’analyse d’images, généralement marginales (calendriers, illustrations, graffitis, images populaires, bandes dessinées), avec des incursions dans des territoires plus ‘nobles’ (dessins, peintures)Il a publié quelques livres, dont une Introduction à l’analyse des images, à partir d’un dessin de Paul Klee (Klee : Balançoire (des mondes), Les Éditions Balzac, Montréal, 1997), et de nombreux articlesIl vient de diriger la publication de Plates bandes à partEsthétique de la bande dessinée (La Lettre Volée, Bruxelles, 2012) et d’ouvrir un diplôme d’université consacré à la Création de bandes dessinées.
Image: Albert Robida, Transformisme, illustration pour La Caricature, n443, du 23 Juin 1888